18 novembre 2007

Bouzkachi






Nous, les triathlètes, nous sommes vraiment des tapettes. Amateurs de plaies et bosses, sensations fortes, camaraderie et tutti quanti, enfin les vrais hommes quoi... voici le Bouzkachi, sport national en Afghanistan. Vous situez, cet agréable petit pays d' Asie Centrale où les Américains aiment passer leur vacances maintenant que les Russes l' ont quitté? Alors, le Bouzkachi, c' est quoi? En deux mots, c' est un peu comme du polo, mais on remplace la balle par un cadavre de chèvre décapité, on remplace le prince Charles par un descendant de Gengis Khan dont il a hérité le sale caractère, on se débarasse de ces maillets stupides (ou on empale son ennemi avec) et on agrandit un peu le terrain. Pour corser un peu le jeu, on remplit le cadavre de sable et d' eau jusqu' à atteindre un poids d' environ 50 kg, une paille quoi. C' est donc à l' instar du polo un sport de gentlemen, un peu moins gentle quand-même. Le but du jeu est simple: ramasser le cadavre, contourner un poteau distant d' environ 2 à 3 km, revenir et déposer le cadavre dans un cercle tracé à la chaux. Simple quoi. Petit hic, il n' y a pas de temps de jeu déterminé, c' est au bon vouloir des arbitres. On peut donc galoper, 1, 3 ou même 6 heures, tout dépend de l' humeur des chefs de jeu. A part ça les arbitres ne servent pas à grand-chose car visiblement on ne s' est pas embarassé de règles compliquées. En d' autres mots, tous les coups sont permis.
En tout cas, le plus important est de rester sur son cheval car en général ceux qui sont tombés de leur monture n'y remontent plus. Ils ne sont pas éliminés, loin de là, mais malheureusement les lois de la médecine sont valables pour tout le monde. Et si ces preux cavaliers excellent dans le dressage de leur monture, il est nettement plus malaisé d' éviter une centaine de paires de sabots, une fois à terre. Inutile de faire un petit dessin.
Encore pour la petite histoire: les champions du monde (officieux) sont les Ouzbeks.